Mardi 10 Décembre, 19h

DESCRIPTIF

Lot de 7 têtes et bustes en terre cuite figurant des maladies et afflictions, Égypte gréco-romaine, comprenant :  1 petite tête de malade qui crie, Basse Égypte, h. 2,7 cm, 1 tête d'enfant gâteux, criant et pleurant, Basse Égypte, h. 6 cm, 1 petite tête d'homme barbu aveugle, Achmoun, h.4,3 cm, 1 fellah malade, Basse Égypte, h. 6 cm,  1 tête d'idiot, Basse Égypte, h. 5,4 cm, 1 pygmée souffrant d'un mal de bouche, Achmoun, h. 9,9 cm, et 1 Infirme qui tire la langue, h.9,1 cm
Provenance : collection Capitaine Patrick Pakenham, Genève, par succession,
ex-collection Docteur Fouquet du Caire, fin XIXe - début XXe s.
Référence : Paul PEDRIZET, Les terres cuites grecques d’Égypte de la collection Fouquet, Berger-Levrault, Nancy-Paris-Strasbourg, 1921, n°463, 471, 473, 484, 485, 495 et 495, p.163 à 166, Pl. CIX et CX

Complément d’informations
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Collection Patrick Pakenham (1922 – 2019)

Le capitaine Pakenham (1922 – 2019): un héros militaire humaniste

Il est des hommes que le destin semble vouer à l’excellence, en tout, sans

condition. « Nés sous la bonne étoile », dit-on parfois.

Né à Bath en 1922, cadet d’une fratrie de trois, Patrick Pakenham a été

éduqué à Cranleigh School avant d’alimenter une carrière précoce de

lecteur acharné d’histoire politique et militaire européenne par des études à

l’université de Bristol.

Le fruit ne tombait pas loin du plus fécond des arbres généalogiques: son

cousin, Frank Pakenham, 7ème comte de Longford et 1er baron Pakenham,

la femme de ce dernier, Elisabeth, leur fils Thomas et leur fille Antonia

Fraser, femme de l’écrivain Harold Pinter, furent tous d’illustres historiens et

biographes. Antonia consacra de notables ouvrages historiques à Charles

II et à la reine Victoria, Elisabeth Longford au duc de Wellington, marié à

Kitty Pakenham en 1806. Parmi les nombreux érudits que cette famille devait

donner à l’Empire britannique, il convient encore de mentionner

Michael Pakenham, professeur à l’université d’Exeter, éminent

spécialiste du symbolisme, de Verlaine et de Rimbaud, dont

il devait découvrir et publier une version inédite du poème

«Les Effarés».

La guerre devait interrompre les chères études de Patrick, et en janvier 1943, il fut incorporé au

14 ème régiment en Birmanie, dans le corps royal des transmissions où il servit en tant qu’officier

d’état-major. Il fut rattaché à la 26ème division d’élite « Tiger Heads » qui fut impliquée dans une

action d’envergure sur le front d’Arakan en 1943 – 44. Durant cette campagne, il fut honoré de

deux citations militaires pour ses actions sous le feu ennemi.

A l’issue de la guerre, Patrick réintégra l’université de Bristol en 1946 pour étudier les langues

modernes. Il s’y fit remarquer comme philologue distingué, maîtrisant couramment 5 langues.

Il entama par la suite une carrière dans la finance en France, et déménagea à Genève

dans les années 1960. Il devait y vivre et travailler pour le restant de ses jours. Pendant de

nombreuses années, il passa de longues périodes à Cartagène (Colombie) où il restaurait

avec passion une maison urbaine coloniale. Il y fut décoré de la Médaille de l’Indépendance

pour ses contributions aux activités diplomatiques et artistiques de la cité.

Sa vie durant, Patrick n’eut de cesse de cultiver un intérêt passionné pour les arts. Il

fut un collectionneur avisé des productions de l’antiquité classique, des cultures

précolombiennes et asiatiques, ainsi que d’art et de mobilier contemporains. Ses fréquents

séjours à Paris étaient ponctués – sinon motivés – par des acquisitions auprès des plus

illustres marchands du siècle, notamment Le Corneur-Roudillon, Boulevard St-Germain,

Présence des Arts, Av. Pierre 1er de Serbie, ou encore C.T. Loo, commanditaire de

la mythique « pagode » du Parc Monceau et fournisseur des plus importants musées

d’Europe et des Etats-Unis.

Ceux qui ont connu Patrick chérissent le souvenir d’une chaleur sincère, d’une joie de

vivre et d’une présence au monde hors du commun, mais encore d’une aménité, d’une

générosité et d’une bienveillance qu’une pudeur toute britannique se devait de voiler

d’ironie, de pimenter d’un zeste de sarcasme spirituel et badin.

Sur sa table de nuit, nous avons découvert un portrait à l’encre de Chine de son carlin

adoré, Archibald, qu’un soir, dans une brasserie parisienne, Jackie Kennedy, lui demanda

de pouvoir serrer dans ses bras. Rien ne témoigne mieux de l’ineffable tendresse du

coeur logé dans le torse de ce vaillant homme de guerre.

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