Joseph Sima (1891-1971), "Lumière horizontale 1", 1969, huile sur toile, signée et datée, contresignée, titrée, contredatée et numérotée "G417" au verso, 88,5x116,5 cm
Provenance: Collection de Monsieur et Madame Grodtmann, Suisse, resté dans la famille jusqu'à ce jourBibliographie: Jean Starobinski, Jean Leymarie, Monique Faux, Sima, Peintures, dessins, lavis, 1969, et quelques œuvres antérieures, Galerie Engelberts, Genève, catalogue d'exposition, no. 11
Exposition: Galerie Engelberts, Genève, Sima, Peintures, dessins, lavis, 1969, et quelques œuvres antérieures, 27 novembre 1969 au 17 janvier 1970
La nature est le sujet essentiel de la peinture de JosefSima : ses œuvres s’intitulent : « Lumière », « Tempête »,« Paysage double », « Buisson volant », « île », « Troud’eau », « Oiseaux agités »…Les paysages vus par l’artistesont ensuite lentement distillés par son esprit jusqu’à en extraire leur essence, filtrée par l’imagination. On parle ainsi d’œuvresissues de son « imagination mémorielle».
Bien que la composition provienne d'une construction très réfléchie et structurée, l'artiste souhaite qu'elle apparaisse comme improvisée aux yeux de celui qui va la regarder. Pour Sima, la lumière, essentielle à son oeuvre, est le point de départ de toute représentation. Elle est à la base de ses compositions selon ses propres mots «comme une force créant l’existence des objets» et n’est pas «un fluide éclairant les objets». La lumière permet l’apparition du sujet, quant à la touche et les lignes, elles apportent le rythme et l’énergie, toujours dans un souci d'espace et de légèreté.
Cette œuvre datée 69 a été réalisée deux ans avant la mort de l’artiste. Il s’agit d’une œuvre de maturité concrétisant des années de recherche ou aucune figuration n’est visible contrairement aux œuvres plus anciennes. Pourtant, elle est bien la figuration réduite à l’essentiel d’un souvenir, un témoignage de son âme, une illumination.
Très bon état de conservation
Nous n'avons pas mis en évidence de dommage
COLLECTION CHARLOTTE GRODTMANN
La collection Grodtmann est le fruit d’une passion pour l’art partagée par deux époux. Carsten Grodtmann est né à Hambourg en 1921, il est le fils d’un grand commerçant qui travaillait dans l’import-export avec la Chine et le Japon, et d’une mère artiste
qui s’occupait de leur grande maison. Dès l’adolescence, Carsten accompagne ses parents dans leurs voyages en Extrême-Orient.
Il perpétuera tout au long de sa vie ses voyages lointains riches culturellement, qui le sensibiliseront à différents types d’art. En
1938, la famille émigre en Suisse, ou le père de Carsten, très dynamique professionnellement, fonde plusieurs autres sociétés
commerciales.
Après des années mouvementées pendant et après la Seconde Guerre Mondiale, Carsten épouse Charlotte Auerbach, Hongroise d’origine, installée à Zurich ou son père avait émigré pour des raisons professionnelles.
Le couple s’installe à La Tour-de-Peilz près de Vevey. Carsten Grodtmann est mu par le même dynamisme d’affaires que son père. D’une part il reprend les entreprises paternelles, d’autre part il fonde et développe de nouveaux commerces. Il déploie des activités variées : commerce de machines, matériel industriel, médicaments, financement d’entreprises… Il travaille essentiellement sur les marches extra-européens.
Les affaires de M. Grodtmann le conduisent sur le continent africain et en Asie de l’Est et du Sud-Est. En autodidacte,
Charlotte Grodtmann acquiert une connaissance approfondie de l’art et de l’histoire de l’art. Le couple sans enfant voyage énormément et Charlotte Grodtmann s’occupe de la création de leur collection d’art commune.
Amoureux des mouvements artistiques ayant conteste et révolutionne l’histoire de l’art au XXe siècle (cubisme, expressionnisme, surréalisme, symbolisme, …), les époux ont collectionne les plus grands acteurs de la peinture moderne… Picasso (lots 184-185), Paul Klee (lot 178), Henri Matisse (lots 179-180), Odilon Redon (lot 169),
Joseph Sima (lot 204), Vieira da Silva (lots 208-209) – entre autres – ornaient les murs de leur grand appartement.
Charlotte Grodtmann tisse des liens de confiance avec les plus grands galeristes chez qui elle achète : Galerie Rosengart (Lucerne), Galerie Alice Pauli (Lausanne), Huguette Beres (Paris)… Et la peinture n’est pas leur seule passion : de Londres a New York en passant par Paris, Osaka et Hong Kong, les époux Grodtmann fréquentent les antiquaires, les magasins de porcelaine, les galeries d’art… Ils n’achètent pas de manière compulsive, ils se concentrent sur quelques très beaux objets qu’ils pourront admirer dans leur intérieur. Ainsi en est-il du reliquaire Kota (lot 101) achète a la Galerie Charles Ratton ou les masques Dan (lots 96 à 98) qui leur rappelaient a la fois l’Afrique et leurs tableaux cubistes. Ils ont reuni un ensemble de mobilier français comprenant une belle commode Transition estampillée Saunier (lot 150), des fauteuils Directoire estampilles Jacob (lot 156), en pleine harmonie avec les sculptures d’Alicia Penalba (lots 200 à 202) ou les objets précieux du Japon (lots 115 à 117). De retour d’un de ses nombreux voyages, Carsten Grodtmann décède à l’âge de 91 ans à Vevey le 1er mai 2012.
Charlotte Grodtmann lui survit et décède 8 ans plus tard.
Nous sommes heureux et honores de présenter dans ce catalogue les quelque 200 lots de la collection de Monsieur et Madame Grodtmann.
Tous les lots marques en rouge décembre prochain. Plus de 150 lots sont intégrés dans la vente online.
Tous les lots sont repérables en recherchant le mot-clef Grodtmann sur piguet.com