Le Corbusier (1887-1965), «Nature morte sur le thème "Léa" », 1962, gouache et collage avec papier journal sur papier épais, monogrammé et daté, 98x71 cm
Attestation d'authenticité du Dr. Naïma Jornod, datée du 29 avril 2024
Provenance: Jean Petit; Galerie Arteba (Hans Grieshaber), Zürich; Galerie Hachmeister, Münster; Collection privée suisse
Bibliographie: Heiner Hachmeister, Le Corbusier, éd. Heiner Hachmeister, Münster, 2012, p. 12 et 50-51, ill., (sous le titre Léa)
Exposition: Galerie Hachmeister, Münster
Le Corbusier (1887-1965), «Nature morte sur le thème «Léa»»
Cette oeuvre est un témoignage important de l’utilisation de collages associé à la gouache dans les travaux de Le Corbusier, technique qu’il utilise à partir de 1945. Cette période est également marquée par sa rencontre avec Jean Petit qui connut un succès en tant qu’éditeur au travers de cette collaboration, en atteste la publication de célèbres monographies comme «Le Livre de Ronchamp» en 1956 (éd. de Minuit. Forces Vives).
Le sujet de ce collage découle des recherches de Le Corbusier sur « Etude pour Léa » initiées dans les années 30. Il s’inspire de la terrasse de l’établissement Vidal au Piquey, hameau du bassin d’Arcachon, où il aime se resourcer lors des périodes estivales dès 1928.
Synthèse entre représentation architecturale et artistique, cette composition est caractéristique de l’esprit «corbuséen». Elle marque le changement de son style, très géométrique, vers un élargissement de son répertoire par l’utilisation d’objets organiques aux lignes souples et aux formes amorphes. L’huître, mets favori de l’artiste, aux courbes singulières est confrontée à la structure stricte de la porte. Un violon sur une table pliante, derrière laquelle se place un tronc d’arbre, rappelant celui d’un figuier, viennent enrichir
cette nature morte. La figure illustrée en bas à gauche représente un os scié qui est un élément emblématique pour l’artiste-architecte car il fait partie de sa collection d’objets dits « à réaction poétique »; l’os symbolise pour lui la solidité. Le journal, enfin, est une référence directe à l’actualité de 1962, évoquant un article sur René Coty, décédé la même année. La palette vive propre à l’artiste, marquée du jaune, du bleu et du vert rythme l’ensemble.
Pour Le Corbusier : «L’homme a besoin de couleurs. La couleur est une expression immédiate et spontanée de vie ».