Mercredi 15 Mars, 14h

Exceptionnelle et rare paire de candélabres attribués à François Rémond, circa 1800 en bronze patiné et doré à décor d'une figure féminine drapée à patine noire accolée à une colonne cannelée lovée par une guirlande de fleurs et ornée de feuilles d'acanthe et d'une frise de piastres, base tripode à décor de sphinges surmontés de têtes de bélier et de guirlandes de fleurs.  La partie supérieure est composée de 6 bras de lumière en enroulement agrémentés de rubans, de têtes d'aigle et de feuilles d'acanthe terminés par des bobèches ornées de pampres de vigne et des binets à décor de palmettes et masques de satyre. Le piédestal ovale à double décrochement en marbre rouge griotte est orné de médaillons à décor de scènes à l'antique et de guirlandes de fleurs, h. 106 cm Provenance: acheté par Xavier Givaudan, le 5 novembre 1934 chez Jacques Seligmann et Fils, 9, rue de la Paix, Paris, par héritage jusqu'à ce jour. Pièces similaires: - Sotheby's Paris, Important french furniture and sculpture, 28 avril 2009. lot 113 - P. Hughes, The Wallace Collection, Catalogue of Furniture, vol. III, Cambridge, 1996, n°254 (F156-7), pp.1283-85  Nous remercions M. Fernando Moreira pour l'aide apportée à l'authentification de ce lot.

François Rémond (1747-1812) débute son apprentissage en 1763 et obtient sa maîtrise en qualité de doreur et ciseleur en 1774. C’est grâce à son propre Journal de commerce des années 1779-1783 que nous connaissons mieux ses œuvres, notamment les modèles qu’il créait et fondait. Ses clients comptaient parmi les plus importantes figures de l’époque de Louis XVI : le comte d’Artois, le duc de Penthièvre et même Marie-Antoinette, lui passèrent commande.

Iltravailla en collaboration étroite avec les meilleurs ébénistes (Roentgen ouRiesener,…) et sculpteurs (Foucou, Budelot ou Roguier,…), le plus célèbre restantLouis-Simon Boizot (1743-1809). L’importance des commandes que lui fitDominique Daguerre, marchand-mercier, assoit sa grandeur et sa notoriété, puis sacollaboration avec le célèbre doreur-ciseleur Pierre Gouthière acheva de lehisser au tout premier rang des bronziers de son temps.

C. Baulezsouligne que F. Rémond crée en juin 1785 un nouveau modèle de ‘’grandscandélabres à figures ou girandoles’’ ou ‘’girandoles à figure tenant uncandélabre’’. En témoigne un dessin provenant de ses propres archives etconservé dans une collection privée. Cette première version se différencieprincipalement des nôtres par l’ornementation des bobèches ornées d’une guirlandede perlettes, tandis que les modèles datables de 1800 présentent des bobèchessoutenues par des feuillages surmontés de palmettes, comme celles que l’ontrouve sur la paire conservée à la Wallace Collection (Fig. 1). Ce modèle seraproduit durant une vingtaine d’années, c’est ainsi que l’on trouve certainscandélabres avec une base en marbre vert de mer ou rouge griotte, avec 4 ou 6feux.

Référence:Baulez Christian, Versailles deux siècles d’histoire de l’art,Société des Amis de Versailles , 1 octobre 2007

Lot 591
Estimation
CHF 50 000 - 80,000
ADJUGÉ(HORS FRAIS)
CHF 65 000
DESCRIPTIF

Exceptionnelle et rare paire de candélabres attribués à François Rémond, circa 1800 en bronze patiné et doré à décor d'une figure féminine drapée à patine noire accolée à une colonne cannelée lovée par une guirlande de fleurs et ornée de feuilles d'acanthe et d'une frise de piastres, base tripode à décor de sphinges surmontés de têtes de bélier et de guirlandes de fleurs. 
La partie supérieure est composée de 6 bras de lumière en enroulement agrémentés de rubans, de têtes d'aigle et de feuilles d'acanthe terminés par des bobèches ornées de pampres de vigne et des binets à décor de palmettes et masques de satyre.
Le piédestal ovale à double décrochement en marbre rouge griotte est orné de médaillons à décor de scènes à l'antique et de guirlandes de fleurs, h. 106 cm

Provenance: acheté par Xavier Givaudan, le 5 novembre 1934 chez Jacques Seligmann et Fils, 9, rue de la Paix, Paris, par héritage jusqu'à ce jour.

Pièces similaires:
- Sotheby's Paris, Important french furniture and sculpture, 28 avril 2009. lot 113
- P. Hughes, The Wallace Collection, Catalogue of Furniture, vol. III, Cambridge, 1996, n°254 (F156-7), pp.1283-85 

Nous remercions M. Fernando Moreira pour l'aide apportée à l'authentification de ce lot.

François
Rémond (1747-1812) débute son apprentissage en 1763 et obtient sa maîtrise en
qualité de doreur et ciseleur en 1774. C’est grâce à son propre Journal de commerce des années 1779-1783
que nous connaissons mieux ses œuvres, notamment les modèles qu’il créait et
fondait. Ses clients comptaient parmi les plus importantes figures de l’époque de
Louis XVI : le comte d’Artois, le duc de Penthièvre et même
Marie-Antoinette, lui passèrent commande.

Iltravailla en collaboration étroite avec les meilleurs ébénistes (Roentgen ouRiesener,…) et sculpteurs (Foucou, Budelot ou Roguier,…), le plus célèbre restantLouis-Simon Boizot (1743-1809). L’importance des commandes que lui fitDominique Daguerre, marchand-mercier, assoit sa grandeur et sa notoriété, puis sacollaboration avec le célèbre doreur-ciseleur Pierre Gouthière acheva de lehisser au tout premier rang des bronziers de son temps.

C. Baulezsouligne que F. Rémond crée en juin 1785 un nouveau modèle de ‘’grandscandélabres à figures ou girandoles’’ ou ‘’girandoles à figure tenant uncandélabre’’. En témoigne un dessin provenant de ses propres archives etconservé dans une collection privée. Cette première version se différencieprincipalement des nôtres par l’ornementation des bobèches ornées d’une guirlandede perlettes, tandis que les modèles datables de 1800 présentent des bobèchessoutenues par des feuillages surmontés de palmettes, comme celles que l’ontrouve sur la paire conservée à la Wallace Collection (Fig. 1). Ce modèle seraproduit durant une vingtaine d’années, c’est ainsi que l’on trouve certainscandélabres avec une base en marbre vert de mer ou rouge griotte, avec 4 ou 6feux.

Référence:Baulez Christian, Versailles deux siècles d’histoire de l’art,Société des Amis de Versailles , 1 octobre 2007

RAPPORT DE CONDITIONS



Usure à la dorure sur l'ensemble des deux pièces
Traces de montages visible de la fonte au sable 

Candélabre A : 
La tige intérieur du candélabre est probablement fragilisé , impliquant un certain jeu dans le maintien des feux
Corps de la femme ayant des rayures notamment au niveau de la poitrine, ainsi que sur les mains, taille et épaule dues aux frottements du fût
Petite perforation sur la main gauche au niveau de l'index, avec trace de filetage
Éclat sur la base colmaté
Une corne manquante sur l'un des satyres 

Candélabre B : 
Main droite visée postérieurement sur la colonne et trace d'une autre perforation juste à côté 
Corps ayant de superficielles rayures 
Jeu dans un des bras de lumière au niveau d'une bobèche
Une cassure au début de la guirlande de fleurs
Ruban du candélabre positionné différemment que sur le candélabre A 
Marbre en partie restauré 





Complément d’informations
icone

Collection Givaudan

Originaire de Lyon, Xavier (1867-

  1. et Léon (1875-1936) Givaudan sont des exemples de la réussite industrielle d’avantguerre.

Très vite, ils excellent dans la production de parfums de synthèse, de produits chimiques et de savon et font fortune à l'aube du XXe siècle.

Xavier Givaudan commence ses études à la célèbre école de la Martinière à Lyon qu’il fréquente avec les frères Lumière puis obtient son diplôme de pharmacien. Dès 1891, il crée une société à Lyon, qui prendra plus tard le nom de Givaudan-Lavirotte & Cie, consacrée à la fabrication de produits chimiques et pharmaceutiques. Son frère Léon, étudiant à l’Ecole Polytechnique de Zurich, effectue des recherches sur les huiles essentielles et les parfums synthétiques.

Très unis, les deux frères louent un grand terrain à la ville de Genève au bord du Rhône, à Vernier, à la fin du XIXe siècle. Ils y montent une usine de production et fondent la Société Léon Givaudan et Compagnie qui se fait rapidement connaître des parfumeurs. Appelé sous les drapeaux en 1914, Léon fait venir son frère Xavier de Lyon pour prendre la direction de l'entreprise de Vernier et y développer les affaires familiales. Ce dernier se fixe définitivement à Genève en 1917 où il achète un hôtel particulier à l'angle de la rue de la Cloche et du quai du Mont-Blanc. En 1938, il acquiert à la famille Tronchin, le domaine de Bessinge avec son contenu, propriété de 50 hectares situé à l'emplacement de l'actuel golf de Cologny.

Après la guerre, Léon s’installe à Paris et le succès de la maison Givaudan va s’étendre largement au-delà des frontières francosuisses: les succursales fleurissent en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, aux Etats-Unis, au Brésil...

Entrepreneurs érudits, les deux frères sont de fins connaisseurs de l’art du XVIIIe siècle français. Leur fortune leur permet de rassembler des pièces d’exception, souvent par l’intermédiaire de grands marchands qui les conseillent et les aiguillent dans leurs choix. Ainsi, par exemple, Jacques Seligmann & Fils à Paris, qui comptait parmi Camondo, le baron Edmond de Rothschild, ou encore Henry Frick, fait acquérir à Xavier une magnifique paire de candélabres attribuée à Rémond (lot 591) et conseille les deux frères pour des achats de tableaux, notamment ceux de Hubert Robert (lots 803 et 804) à la galerie Charpentier... En témoignent les factures de Seligmann et les notes conservées dans les archives familiales.

Xavier décède en 1966, il lègue alors sa fabuleuse collection de tabatières en or serties d’émaux et de pierres précieuses du XVIIIe siècle au musée d’Art et d’Histoire de Genève et reçoit la même année, la médaille Genève reconnaissante en remerciement de toutes ses actions philanthropiques effectuées dans le canton.

Tous les lots marqués en bleu dans ce catalogue proviennent des collections de Xavier et Léon Givaudan, (le premier ayant hérité d'une partie des biens de son jeune frère mort en 1936), puis par héritage jusqu'aux propriétaires actuels.

Une sélection de sa bibliothèque du XVIIIe siècle sera mise en vente lors de notre prochaine vacation de livres anciens en juin 2017.

Les archives de la famille fournissent de nombreuses notes et factures offrant une traçabilité des objets s’étendant parfois sur près de deux siècles et établissent la provenance tout à fait exceptionnelle de la plupart des biens de cette collection. Ainsi, l'historique des sanguines de Hubert Robert (lots 803 et 804) se lit sans discontinuer depuis leur héritage par la veuve de l'artiste jusqu'à nos jours. De même, nous avons pu retracer toute l’histoire du tableau de Boilly (lot 793) depuis 1818 - soit moins de 12 ans après sa création vers 1807 - jusqu’à aujourd’hui.

Tous les lots marqués en bleu dans le catalogue (et sa version pdf) proviennent des collections de Xavier et Léon Givaudan.

Cette notice historique accompagnée de photos se retrouve aux pages 104-105, 156 et 158 du catalogue papier (ansi que sur le e-catalogue ou PDF).

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