Superbe ensemble d'uniformes de Félix von Schumacher (1814-1894) général au service du royaume des Deux-Siciles.
Comprenant :
- une veste d'officier général, de type redingote, drap bleu nuit passepoilé rouge, au col brodé de passementerie or, longues basques et fausses poches passepoilées rouge, les quatre angles du bas garnis de fleurs de lys brodées.
Complet de ses épaulettes dorées, ornées de deux fleurs de lys sous couronne, de tous ses boutons, de son hausse-col,
- une veste longue d'officier général, modèle 1859, drap bleu nuit, passepoilé rouge, aux manches brodées de fil d'argent, accompagnée de son pantalon de drap rouge à bandes latérales bleu nuit.
- un képi d'officier général, drap rouge, galonné or et argent.
- une écharpe d'officier général finissant en deux imposants glands en fil rouge et d'argent
- une médaille commémorative du siège de Gaëte, du royaume des Deux-Siciles, en argent.
Félix von Schumacher, baron de Traetto (1814-1894)
Officier au service de Naples pendant près de trente ans (1833-1862), il est un des destins militaires suisses les plus romanesques de sa génération. Ses états de service sont honorables : premier-lieutenant à l'état-major du vice-roi de Sicile (1841), membre de l'état-major (1848), général (1861). Adjudant de la division lucernoise, il prit part en 1846-1847 à la guerre du Sonderbund, mais retourna à Naples après la chute de Lucerne. Il participa à la répression du soulèvement de Naples en 1848, à la campagne de Rome en 1849 et à la guerre de Crimée en 1855-1856. il reçoit le titre de baron de Traetto en 1858. Il défendit vaillamment Gaëte, lors du siège de 1861, dont l'issue tragique achève l'existence du royaume des Deux-Siciles. Il accompagna ses souverains, le roi François II et la reine Marie-Sophie, en exil à Rome. De retour à Lucerne, Schumacher contribua au développement de la navigation à vapeur et y encouragea la pratique du tir sportif.
FONDATION DES SUISSES DANS LE MONDE
La Fondation des Suisses dans le monde, hébergée depuis de nombreuses années dans le lieu historique du château de Penthes après celui de Coppet, a prouvé au monde entier que l’apport de la Suisse à la marche de l’Histoire était inversement proportionnel à sa taille géographique. Cette initiative unique, née de la conjugaison de la passion de Jean-René Bory (1928-2009) et de l’enthousiasme de nombreux donateurs pour mettre en lumière les grands destins de leurs aïeux, était un exemple du genre. Son but: «faire connaître le plus largement possible l’histoire des Suisses qui, dans le monde, ont exercé une influence significative sur la civilisation de leur temps», tant d’un point de vue militaire que dans les domaines scientifiques, culturels et économiques.
Ainsi les salles Diesbach-Watt, Stuppa, Le Fort, d’Affry, de Reding et Meuron présentaient les acteurs de la politique d’alliance de la Confédération suisse qui, après avoir prêté serment à la «Nation Suisse», combattaient au service des Puissances alliées et au sein des Régiments suisses, des Gardes Suisses et des Cent-Suisses. Les fringants uniformes rouges (lots 36, 37, 39, 4097 à 4101, 4122 à 4125,…), les armes étincelantes aux lames en acier bleuies et or (lots 38, 4106, 4107), les fleurs de lys (lot 4113) les aigles (lot 4091) ou les lions (Lot 4131), tout était convoqué pour célébrer la grandeur militaire des soldats suisses, y compris le sacrifice héroïque des Tuileries le 10 août 1792 (lot 4405).
D’autres faits plus méconnus illustrent l’omniprésence des Suisses dans la grande géopolitique. Rappelons, en guise d’exemple, que dans le face-à-face des nations lors des guerres napoléoniennes, c’est un Suisse, Jomini (lot 4507), qui sauva la Grande Armée en découvrant le passage de la Bérézina, face aux armées du tsar Alexandre. Ce tsar qui confia un jour : «Tout ce que je suis, je le dois à un Suisse», en évoquant Frédéric-César de la Harpe (lot 51), son précepteur et conseiller lausannois.
Mais il en faut davantage pour que la Suisse marque l’humanité de son sceau à la croix blanche. Entrent alors en jeu la diplomatie, l’économie, les sciences, les lettres, avec des figures hors-normes comme les scientifiques Haller (lot 61) et Jean-André Deluc (lots 60, 4416), les financiers Necker (lots 74, 4327, 4365) et Gallatin, Secrétaire d’Etat au Trésor américain (lots 4385 à 4387), l’ingénieur Koechlin (lot 4388) qui travailla à la construction de la Tour Eiffel, les sages Pictet de Rochemont et Guisan (lot 66), les audacieux Audemars (lots 4380 à 4384), Nicollier (lot 4389), Piccard (lot 4390), etc. Piguet Hôtel des Ventes est très honoré d’avoir pu revaloriser, par un travail historique et scientifique, cette collection d'une rare diversité, riche en uniformes, armes anciennes, portraits, phaléristique, numismatique, livres anciens, beauxarts, où l’on retrouve les patronymes des plus glorieuses familles suisses: Affry, Besenval, Burckhardt, Crousaz, Diesbach, Fischer, Gélieu, Gingins, Griset de Forel, Haldimand, La Harpe, Marval, May, Meuron, Necker, Pfyffer, Pictet, Reding, Rigot de Begnins, Salis, Schumacher, Schulthess, Tronchin, Vasserot de Vincy, etc.