Edgar Degas (1834-1917), "Femme à la coiffe blanche", c. 1872, huile et encre sur toile, 54x39 cm
Nous remercions M. Michel Schulman d'avoir confirmé l'authenticité de cette œuvreProvenance: René de Gas, Paris; Vente de Gas, Drouot, Paris, 10 novembre 1927, no. 93, ill.; Charles Vignier, Paris; Vente Vignier, Drouot, Paris, 21 mai 1931, no. 15; Collection privée; Collection Bemberg, Suisse
Historique: Vente Christie’s Londres, 24.11.1970, lot no.
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Littérature: Bouvet, Francis, "Bonnard: l’œuvre gravé", Paris, Flammarion, 1981, une planche similaire est reproduite sous le no. 55, pp. 70-71 et décrite p. 68.
A figuré à l'exposition "De Munch à Tiffany, Lumière sur la collection Neumann", Fondation Neumann, 4 mars-15 août 2004Expertise: nous remercions Etienne Bréton et Pascal Zuber de leur aide apportée à la rédaction de cette notice. Le présent tableau, qu’ils datent de vers 1807-1810, sera inclus à leur catalogue raisonné de l’œuvre de Boilly
Provenance :
- Camille Marcille, Paris (son étiquette, Lugt 605a, au dos du cadre avec le numéro manuscrit «513 »)Ce dessin, dans un état de conservation remarquable, montre un homme pointant du doigt vers un crâne posé et philosophant sur la fragilité de la vie, comme indiqué par l’inscription sur le montage. Témoignage de son importance, le dessin a été gravé à la manière de sanguine et dans le même sens par Gilles Demarteau (1722-1776) sous le titre Pensez-y bien.
Comme souvent avec Fragonard, la datation de cette feuille n’est pas aisée. D’un côté, sa technique et son sujet le rapprochent d’un groupe d’académies masculines datant du séjour italien de l’artiste, de 1756 à 1761. Certains de ces dessins, en particulier trois aujourd’hui au Musée Atger à Montpellier (Ananoff, op. cit., I, 1961, nos. 241, 242 et 244), portent des inscriptions « fragonard » à la plume et encre noire qui sont similaires à celle, cette fois à la mine de plomb, visible sur la présente feuille. Mais celle-ci n’est pas une simple étude académique, l’artiste y a ajouté une dimension allégorique, absente des autres dessins du groupe qui sont avant tout des études de draperie. De plus, la sanguine y paraît appliquée avec plus de fluidité, les plis plus souples et moins cassants et les contrastes plus subtils. Enfin, la gravure de Demarteau date de manière sûre de 1772 ou 1773 et il paraît logique qu’elle ait été exécutée d’après une œuvre contemporaine de Fragonard et non d’après une réalisée plus de dix ans auparavant. D’ailleurs, les deux autres gravures de Demarteau d’après Fragonard, un Portrait de Bergeret de Grancourt et une Étude de femme, reproduisent des dessins généralement datés de 1770-72.
Le dessin a fait partie de deux des plus importantes collections de dessins de Fragonard formées au dix-neuvième siècle, celles de Camille Marcille (1816-1865) et de François-Hippolyte Walferdin (1795-1880).Provenance :
Anne-Gabrielle Soos, veuve de Hubert Robert, puis par descendance à sa nièce Charlotte Linussio, de qui acquis, en 1860, par
G.W. Riggs, puis par descendance à Mademoiselle de L ; sa vente, Paris, Galerie Charpentier, 22 juin 1933, no. 3, où acquis, par l’intermédiaire de Jacques Seligmann, par
Xavier Givaudan, puis par héritage jusqu’à ce jourEn dépit de la renommée dont Pierre-Auguste Renoir jouit déjà de son vivant, l’artiste a toujours peint avec une certaine modestie et une grande exaltation.
"Pour moi, un tableau doit être une chose aimable, joyeuse et jolie, oui jolie ! Il y a assez de choses embêtantes dans la vie pour que nous n’en fabriquions pas encore d’autres."1
Ses toiles traduisent sa personnalité – gaie et enthousiaste –, fuient la mélancolie pour se rapprocher d’une réalité loin des mythes, ancrée dans la vie quotidienne.
Des trois périodes qui composent l'œuvre de Renoir, la dernière dite « nacrée » dans laquelle s’inscrivent les lots 834, 834A et 835, est celle de la consécration. Les formes voluptueuses enveloppées de lumière chatoyante émergent d’une atmosphère poudrée aux couleurs vibrantes. Alors que des marchands tels qu’Ambroise Vollard ou Paul Durand-Ruel font l’acquisition de certaines de ses huiles, d'autres sont exposées au Musée du Louvre.
À partir de 1890 l’artiste multiplie les séjours dans le Midi avant de s’installer définitivement à Cagnes en 1903. Cette retraite méditerranéenne est une période d’intense créativité pour Renoir. Tout ce qui l’entoure est une invitation à la création, à commencer par les paysages provençaux. Il peint une nature féerique aux contours flous semblant s’évaporer sous l’effet de la chaleur.
"J’aime les peintures qui me donnent envie de m’y promener si ce sont des paysages, de les caresser si ce sont des femmes." 2
(1) Alberto Martini, Pierre-Auguste Renoir, Paris : Hachette, 1966, p. 3
(2) Ibid.,p. 6
George Alfred Bottini (1874-1907), Elégante en noir au bar, 1898, aquarelle et crayon de graphite sur papier, signée et datée, 27x18,5 cm (à vue)